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tipologia: Analitici; Id: 1543223


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Tipologia Relazione di Convegno
Titolo [Gli interventi] Jean Desanti
Responsabilità
Desanti, Jean+++
  autore+++    
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Trascrizione Non markup - automatica:
Jean Desanti

Chers amis, en écoutant tout-à-l’heure l’exposé si riche de notte ca-marade Luporini, je voyais se dégager devant moi t’image d’un philo-sotphe d:e type nouve.au, d’un philosophe révolutionnaire par rapport à ceux qui avaient existé dans; le passé.

C’est cette image que je voudrais essayer de préciser. C’es,t de ce philosophe que je voudrais essayier d’esquisser briièvement le portrait.

Il existe, du philosophe, une figure traditionnelle, et Luporini l’évo-quait, lorsqu’il panlait du fondateur de la phénoménologie, Husserl. Husserl a lui mème défini cette tàche — sa tàche — philosophique, lorsqu’il a dit : « Je suis le fbnctionnaire de l’humanité ».

Qu est-ce que cela veut dire dans son esprit? Cela veut dire que le philosophe se p'résente cornine quelqu’un qui inaugure véritablement la philosophie, comme quelqu’un qui tient en ses mains, et en ses seules mains, le sort de toute vérité; de telle sorte que les: autres n’aient p*lus qu’à necevoir cette vérité qu’il dit. Son dessein philosophique se présente devant lui comme le projet dune sèrie de démarehes par lesquel-leis toute véirité pensabile au monde sera dite, mais par lui sieul.

Telle est du moins sa p'rétention. Mais comment est elle mise en oeuvre; et que rencontfe-t-elle sur son chemin? Précisément elle ren-contre 'le mionde, le monde dans lequel les hommes pensent et agissent.

Et vis-à-vis du monde, le philosophe, pour, conserver pur son dessein de vérité, prend une attitude de dófiance et de retrait. Il se retranche du monde, il se retine dans sa différence; dès lots sa philosiophi'e se dével'oppe, non pas en s’articulant sur le monde et sur les problèmes réels que les hommes se posent, mais dune manière parallèle au monde.554

Gli interventi

Les deux iign.es, ceille que les hommes suivent dans leur vie quocidiemme, et celle que le phiiosophe suit dans son cheminement spéculatif, ne se rencontrent pas; toujours parallèles, elles ne se rencontrent mème pas à l’infini. Le phiiosophe va <sa vie, le monde va sa vie; et aitisi la philosophie se détache absolument du monde.

Or, à travers Gramsci on voit apparatore une autre philosophie, une autre figure de phiiosophe. On peut dire de Gramsci que lui aussi est un phiiosophe universel, et de lui aussi je dirais, à juste titre, quii a été le fonotionnaire de l’humanité, mais dune autre manière, dune manière révolutionnaire, par rapport aux desseins du phiiosophe de tyipe traditioninel.

En effet, voyons d’aibord ce quii en est de ioette fameuse naiveté dont le phiiosophe de tyipe husserlien prétend se séparer, dont il prétend faire la critique radicale, oecte naiveté du « vulgaire ». Comme fa montré Luporini, Gramsci ne méprise pas la naiveté. Au contraire; et dans ce sauri qu’il a de la 'naiveté il <n’y a pas seulement la volonté d’affirmer son lien organique aux masses populaires, pas seulement la volonté d’affirmer son lien avec le peuple qui souffre et dont « le sens commun » contient déjà, en première approximation, un élément de connaisìsance.

'Il y a aussi, il ime semble, que'lque chose de plus profond: te sauci réfléchi et dólibéré de ramener les idées à leur origine, de ies comprendre en fonction de leur racine dans la pratique.

Saisir la naiveté populaiire, saisir la première expression que, dans sa création spontanée de la culture, le peuple donne du monde dans lequel il vit et souffre, la saisir camme le terrain déjà donné, déjà of-fert à l’analyse, et -sur lequel doit pouvoir prendre appui une élaboration vraiment théorique: voilà me semblent-il un souci en lui mème déjà philasophique.

Ce souci me semble tout-à-rfait fondé et de nature à éviter au phiiosophe de profession quelques mécomptes. On sait, en effet, qu’un pro-blème tourmente le phiiosophe; celui du commencement de la philosophie, de 'la déterminati'On de la philosophie comme prò jet de vérité pur de tout préjugé: le problème d’une philosophie sans présupposi-tions, comme disait Husserll.

Cette prétention, Gramsci mentre comment elle s’effondre. Il n’y a pas de commencement absolu de la philosophie, mais il y a toujours,Jean De santi

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déjà élaborée, une certaine philosophie, un oertain degré de philosophie, une « philosophie commune ». Chacun y a accès du fait mème qu’il partecipe d’un mouvement de culture en voie de conisititution, et du fiait que ce mouvement cherche son chemin vers la .claire conscience et la forme d’expression universelle que peut lui donner la pensée par concepts.

Une formule revient à plusieurs raprises sous la piume de Gramsci : « c’est — ecrit-il, — l’homme qui philosophe ».

C’est une idee profonde, si nous réfléchissons au contenu que présente dans la pensée de Gramsci la notion d’homme. L’homme, pour lui, est rhomme historique, l’homme social, qui se développe lui mème, qui fait rapprentissage de lui mème et de ses moyiens de connaissance dans les actes par lesquels il afEronte le monde et l!es problèmes que k société lui pose. Dire que « c’est l’homme qui philosophe », c’est donc comprendre la philosophie cornine phénomène de culture, camme élé-mente en développement au sein de la conscience sociale, élément ca-pable de se refléchir soi-mème en réfléchissant ce développement.

Si nous creusons un peu cette idee, nous allons voir alors apparaìtre une sèrie de oonséquences fondamentales.

Et en premier lieu celie-ci. Si ce qui vient d’ètre dit est vrai, alors il existe un sens fort du mot philo'sophie. La philoisophie ne peut plus ètre seulement l’oeuvre d’un penseur solitaire qui repenserak le monde pour soi et dans la paix id’un mouvement de réflexion qu’aucun souci du monde ne viendrait jamais troubler.

> La philosophie pour Gramsci est un mouvement réel, socialement constitué, au cours duquel s’affrontent et deviennent conscients les con-fiits qui opposent les claisses sociales dans une formation économique et sociale donnée prise à un stode donné de son développement.

Gramsci a insistè particulièrement sur cette idée, que la période historique au couds de laquelle une classe sociale se constitué cornine « classe pour soi » et cherche le chemin de l’hégémonie, développe devant soi, pour ainsi dire, un domaine d’idées eneore en devienir, en-oore nébuleux, un ensemble d’exigences qui prennent racine dans l’acti-vité pratique des classes en présence et se nourrissent de cette activité.

Ce complexe, que nous pouvons lappeler « idéo-pradque », con-stitue la terrain où peuvent prendre naissance les concep'tions élaiborées du monde, dans lesiquelles se tissie, au moyen de l’usage de la pensée.556

Gli interventi

par ooncepts, un lion organique etntre les instruments objectifs dont ia société dispose, et les projets politiques ©t idéologiques que les classes en lutee proposent pour résoudre ou pour se représenter les contradictions résultant de leur pratique.

Gramsci lindique qute cette élaboration peut ètre l’oeuvre d’un grand penseur individuel. Mais elle ne peut se produire que sur le fond de ce qui a été déjà élaboiré par le développement de la pratique sociale.

On voit que dans cette conoeptioin de la philosophie le moment subjectif, le moment individuel n’est nullement aboli. Il est simple ment pensé dans son contenu, situé comme moment spécifìque dans l’ensemble de l’activité complexe par. laquelle une philosophie est produite en tant quélément aictif, organisateur, d’une culture en devenir.

De là dérive une deuxième idée. S’il est vrai que la création dune philosophie au sens fort est à la fais universelle et individuelle le second moment cependant, le moment individuel, est, dans le développement, toujours subordonné au premier.

Ce qui distingue en effet le philosophe du simple manieur d’idées, c’est que les conceptions qu’il élaibore expriment et portent à l’univer-salité du concept les exigences propres au mouvement social de son épo-que. Cela veut dire deux choses.

D’abord, que le philosophe doit ètre un intellectuel spécialisé; il doit dominer le mode d’expression conceptionnelle, il doit avoir assi-rnilé l’apprentissage philoisophiique que ll’humanté ,a déja accompli.

Mais d’autre part, le philosophe doit ètre lié aux luttes concrètes et il doit en traduire le sens, et le mouvement; ou du moins il doit se situer au point où les divers éléments oontradictoires qui constituent la vie et le mouvement de la pratique, se nouent les uns aux autres et s’éclairent en se dévelbppant par leur conflit mème.

Il me semble que c’est lune des originalités de Gramsci d’avoir pensé ces dieux aspects de la philosophie dans leur unité organique.

En analysant la notion d’aotivi-té et de création philosophique il a montré que l’expression conceptuelle propre au philosophe de pro-fession n’est jamais que méditation vers la réalké concrète. Elle est un moyen en vue de l’élaborer. Mais elle est une médiiation nécessaire, parce que sans elle, cette réalité et la pratique mème quelle engendre resteraient tributaires des représentations immédiates, confuses, fluides et aisément mythiques propres aux formes spontanées de la conscience sociale.Jean Desanti

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Mais Gramsci me se borne pas à affirmer l’exigence dune telle unité. Son souci a été de montrer comment cette unité sopóre dune manière diffèrendée à chaque moment de l’histoire, comment en elle se constiate l’unké de la théoriie et de la pratique, et comment elle exprime par là le mouvement de rhistoire.

Or, si l’on se place, camme Gramsci, au point de vue du développement 'social, il est clair qu’une telle unité ne sapere pas de la mème manière ni au mème niveau dans toutes les formations sooiales, ni dans une «formation sociale donnée, à tous les moments de son devenir.

Il peut amver que cette unité se brise ou qu’elle ne puisse pas se oonstituer. Dans ce cas l'a philosophie se déploie coimme activité abstraite, aliónée, ignorante delle-mème, de son mode dapprentissage, de son mode de développement; elle se déploie comme pure spéculation. Mème alors elle continue d’exprimer le mouvement de la pratique; mais le contenu coneret de ce mouvement lui demeure mystérieux, il reste masqué au penseur par le déroulement conoepituel lui-mème.

Or, Gr'amsci introduit ici une distincti'on importante. Il peut arriver que ce rapp’ort à la pratique, qui est toujours présent, toujours réel, soit totalement oublié et qu’il soit perdu dans le développement du moment conceptuel. Alors les concepts philosopihiques sont vides de contenu con-cret. Leur université reste purement formelile. Ils n’ont plus taucune fon-ction dans le développement de la culture et la philosophie se referme sur elle-mème comme un système qui se suffit. Elle ne trouve plus à s’investir dans la pratique. Plus personne dans la société ne peut la re-prendre pour tenter de comprendre, de repenser, le développement réel de l’histoire. Elle se met à l’écart de l’histoire. Elle devient, à la limite, ce que nous pourrions appeler un « divertissement réfléchi ». Mais il se peut que les concepts, élaborés au niveau de la plus haute abstraction, trouvant dans la pratique sociale le noyau et la source de la vérité, tirent leur cohésion, leur force de conviction, des exigences de développement propres à cette pratique. Il se peut qu’ils reviennent vers cette pratique; qu’ils transforment l’espdLt public et qu’ils engendrent en étant repris, repensés par des hommes vivants un nouveau «sens oommun», un nouveau « bon sens ». Alors, mème si elle a trouvé son expression réfléchie sous la forme la plus abstraite, mème si, dans cette expression, des aspects entiers du réel ont été trahis ou mutilés, la philosophie peut devenir l’affaire de tous, par ce coté pratique qu’elle développe.558

Gli interventi

Cette capacité die s’investir dans l’histoire, d’y revenir dune manière cydiq.ue aprés en avoir exprimé des exigences, est le oaractère qui distingue aux yeux de Gramsci, une grande philosophie.

De ce point de vaie, n est pas nécessairement un grand philosophe celui qui a exprimé les idées les plus rares, mais celui qui a ouvert à à son temps et aux générations suivantes des peinspectives capables de bou-leverser leur oonseience, de transformer leur mode d’accès à la culture, de changer leur rapport universel et historique iau monde.

Il est possibile qu’un tei philosophe ait parie le langage technique-ment élaboré par les philosophes du passé. Ainsi fit Descartes, ainsi fit Hegel. Mais il est possible aussi qu’il ait parie le langage de tous, quii ait été, pour ainsi dire, un philosophe public, et looncrètement universel. Ainsi furent par exemple les encyclopédistes frangais, et particulièrement Diderot.

Il me semblte que Gramsci a été un penseur de cette espèce, un philosophe universel, mais dun type nouveau. 11 a porté le langage de tous au degré d elaboration sufìisant pour qu en étant repensé, repris, retenu, il puisse tranformer la consicience des hommes et orienter la pratique.

Et cette remarque me conduit à la troisiéme et derniére idée.

Gramsci viviait, et nous vivons aussi après lui, dans un temps où cette unité qu’il cherchait entre la pure universalité du concept et sa ra-cine pratique passe nécessairement par la mèdiation des luttes du prolé-tariat révolutionnaire. C’est là une donnée objective du développement historique.

Dès ce moment la figure du philosophe qui se veut pratique, change de nature, par rapport à celle qui était donnée dans le passé.

II n’est plus question seulement de porter au grand jour les idées qui eheminent dans les masses.

III n’est plus question seulement d elaboirer une doctrine qui servirà de modèle de pensée, et à laquelle les générations futures devront accom-moder leur conduite. Gramsci, au contraire, a reconnu et exprimé avec force que le penseur qui se veut universel doit devenir lui-mème un moment dans l’organisation et le développement de ce mouvement d’édu-cation interne et réciproque par lequel la classe révolutionnaire se donne les moyens de conquérir et d’affermir son hégémonie.

Ce qui veut dire que, selon Gramsci, le penseur est universel en tant qu’il devient penseur révolutionnaire, et qu’il est philosophe pratiqueJean Desunti

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en tant quii devient homme de parti, organiqu-ement lié à l’avant garde de la classe ouvriére.

Gette integration de l’activité proprement philosophique au mouve-ment réel des classes, n’obscurcit nullement la pureté spécifique de Ila pensée par concepts.

Bien au contraire, lexemple de Gramsci montre avec évidence quelle riguer est alors exigée du philosophe, que'l soin minutiieiux -il doit pren-dre pour dissiper les confusions, suivre les concepts dans leur genèse et leurs connexions, éviter à chaque pas la solidification, la fétichisation tou-jonrs rienaissante, serrer de près le mouvement des choses mèmes dans leurs complications et leurs ehangements.

Cest-à-dire que dans ce travail) jamais achevé le moment réflexif où le philosophe prend possiession de ses moyiens de connaissance, où il se rend maitre de sa méthode, doit étire déployé par lui dune manière explicite, ouverte, combattive.

Le philosopibe priatique ne sacriifìe rien de ce qui fiait le prix de la pensée théorique. Il nest pas un avare de la pensée, il neconomise rien, aucune démarehe si difficile ou si inhabituelle soit-elle, pourvu que sa mise en oeuvre permette de voir mieux la nature des choses et de mieux dominer le devenir social.

Il me semble que c’est là, entre autres choses, le sens des « le^ons de philosophiie » que nous donne Gramsci. Et à propos de Gramsci je reprendrai volontier l’expression du viel idéaliste Husserl.

Le phiilosophe « fonctionnaire de Fhiumanité » ? Soiit. Cest une fière formule.

Mais de Husserl ou de Gramsci qui a été le fonctionnaire de Thuma-nité? Célui, me semble-t-il, qui, enfermé dains sa piris-on, a pensé cepen-dant dune manière universelle avec son peuple et pour lui. Ce fut Gramsci, et non Husserl.

Telles sont, chers amis, les quelques idées que j’ai voulu vous pré-senter. Je vous demande de mexcuser de l’avoir fai-t en frangais. Et je vous remercie de m’avoir donné loccasiion de relire ces textes de Gramsci et de nous avoir procuré, à nous Frangais qui sommes venus à ce Colloque, le plaisir d’apprendre de vous à mieux les connaitre.
 


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  • Primo convegno Internazionale di Studi Gramsciani tenuto a Roma nei giorni 11-13 gennaio 1958
 
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Pubblicazione Roma+++ | Editori Riuniti+++ | Anno: 1958
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